De la Gordolasque au refuge de Nice en passant par la Vallée des Merveilles

1635 1635 IMG_6639C’est décidé, ce WE nous allons randonner dans la Vallée des Merveilles. Cela fait longtemps que c’était dans nos plans, mais nous repoussions toujours l’échéance. Préparation des sacs : vêtements chauds, nourriture, tente et Z-rest, boussole, carte et altimètre. Nous voilà fin prêts avec 15Kg de matos sur le dos chacun !
1104 1104 IMG_6606Nous partons donc en voiture pour la Gordolasque. Nous arrivons pas trop tard au parking, mais les places sont déjà chères. Un conseil, levez-vous tôt si l’envie vous prend de venir ici. Direction le Pas de l’Arpette. Pas de doute, nous sommes dans la vallée de la Vésubie ; les randonnées commencent quasiment toujours par une côte qui casse les pattes. J’ai bien cru que le WE en montagne allait tourner court avec un retour à la voiture en pas longtemps… Mais pas après pas, l’altimètre nous rapproche du premier col de la journée et les mollets se relâchent. Nous ne sommes pas seuls, il y a d’autres randonneurs, autour de la vallée des Merveilles je crois qu’il ne faut pas être agoraphobe… Juste le temps de se dire que c’est un paysage dans lequel on devrait croiser des chamois et autres grosses bêtes à cornes et hop, ils se présentent devant nous sur le chemin. Pas de stress coté cornus, ils passent sans trop se soucier des randonneurs. En observant les crêtes au loin, on s’aperçoit qu’il y a des bêtes partout !
1208 1208 IMG_6616Vient ensuite le moment de changer de vallée, on passe donc le pas de l’Arpette. Ici, c’est la limite de la zone protégée de la vallée des Merveilles. Les consignes sont encore plus strictes que dans le reste du Parc du Mercantour : pas de bâton de marche (gloups), certains sentiers interdits sans guide (grrrr) et bien sûr, interdiction de camper. Nous redescendons du col. Midi passé, nous décidons de nous arrêter pour manger. Étant dans un parc naturel, pour ne pas piétiner la flore, nous choisissons un rocher. Avant de nous installer, nous vérifions qu’il n’y a pas de gravure dessus. On s’installe donc pour un repas bien mérité. Au loin (hors des sentiers), une dame s’agite et pousse même quelques cris. A cette distance, et vu le nombre de personne qui passent, impossible de savoir ce qu’elle veut. Puis au bout d’un moment elle vient droit sur nous. Elle explique que nous mangeons sur des sculptures ! Par contre au moment de nous les montrer… Impossible de les retrouver ;) . Elle finira par dire qu’il y a des cupules et que nous devons manger sur la prairie (soit, bien que dans le parc normalement…). Pour ne pas être complétement négative, elle nous emmène à une roche proche qui, elle, est recouverte de quelques gravures de « cornus ». Ne cherchez pas une œuvre d’art, c’est U dessiné en bâton avec un trait vers le bas (un espèce de Y). C’est en fait le motif phare dans la vallée, il y en a un peu partout. J’avoue avoir été peu sensible à ce témoignage du passé (l’œuvre en question est réalisable en quelques minutes avec deux pierres, je pense).
1501 1501 IMG_6626Après le repas, nous suivons le parcours fléché qui serpente dans la vallée des Merveilles. Des panneaux explicatifs nous racontent… que finalement on ne sait pas grand chose. Plus de 40% des « sculptures » sont des « cupules » dont on ne comprend pas le sens. Le reste se partage en cornus, couteaux et hominidés. Dans le creux de la vallée, un mur travaillé par un glacier d’un autre âge offre une surface de roche vitrifiée. Dessus, des personnes de tous les âges ont inscrit leur nom et la date… Aujourd’hui, je pense qu’on se prendrait une prune si on avait le malheur de vouloir enrichir ce livre blanc de notre nom ;)
1635 1635 IMG_6642Nous passons à coté de quelques étendues d’eau. L’heure tourne et nous entamons la montée vers le deuxième et dernier col de la journée : la baisse de la Valmasque. Nous commençons à avoir quelques kilomètres sous les semelles et la montée se fait doucement et avec quelques pauses. Arrivés au sommet, la récompense est là. Un groupe de bouquetins se tient à quelques mètres seulement. D’autres randonneurs sont eux aussi en pleine pause au col. Rien ne semble effrayer les paisibles brouteurs. Une fois le regard détaché des bestiaux, on peut voir le lac du Basto qui nous accueillera ce soir.
1758 1758 IMG_6647Nous entamons donc la descente vers le lac, le bruit d’un petit cours d’eau sur le coté et un espace un peu plat à l’abri d’un gros rocher nous interpellent. C’est ici que nous campons pour la nuit. Nous montons la tente, refaisons le plein des gourdes avec une pompe/filtre. Nous mangeons les meilleures nouilles chinoises du monde (c’est complétement fade en-dessous de 2000m comme nourriture). Le soleil faiblit et la température chute vite. Nous nous couvrons avec nos grosses polaires et nos vestes. En observant autour de nous, les cornus sont partout : près du lac (où il y a pourtant d’autres campeurs), sur la montagne d’en-face, encore au soleil, et à tout plein d’autres endroits improbables où nous n’oserions pas aller sans nous encorder. Il y a aussi des marmottes, mais beaucoup plus farouches. Pas facile de les voir. Dodoooo (il est quand même 19h !).
IMG_6689Réveil vers les 6h du matin, ça peut paraitre tôt, mais on en est quand même à 11h de sommeil ! Et puis se lever tôt permet de voir quelques jolies choses : un lever de soleil sur un lac, un bouquetin qui broute à 5m de la tente… Nous déjeunons, replions tout notre attirail et repartons. La journée ne s’annonce pas trop difficile, seulement 300m de montée jusqu’à la baisse du Basto et le reste de descente jusqu’à la voiture. L’ascension est looooongue. Impossible de faire 3 pas sans devoir sortir l’appareil photo pour immortaliser des bêtes qui rivalisent d’imagination pour attirer notre attention : groupe de tout jeunes, bouquetins aux longues cornes, tété d’un jeune chamois, groupe de bouquetins mâles !
IMG_6745La descente elle aussi sera longue… Pierrier et neige ralentissent notre chemin vers le refuge de Nice que nous apercevons pourtant au loin. Moins de bestioles et plus de monde de ce coté, c’est une petite autoroute. Avant d’arriver au refuge, nous nous arrêtons pour un casse-croûte en bord de lac. Il est 10h et nous avons déjà 3h de marche derrière nous. Nous avons mangé ce qui était prévu pour le repas de midi, mais théoriquement, vu ce qui nous reste à faire, nous mangerons à la maison.
Peu après, nous passons à coté du refuge de Nice qui est un beau chalet (hôtel?) en bois. Un magnifique escalier en pierre permet de descendre sur le chemin en contrebas. Le reste du chemin jusqu’au barrage se fera à coté de l’eau. Chemin qui n’est pas toujours continu (ou mal fléché au choix). Après le barrage, Anne me propose deux choix : le côté des « italiens » ou le côté « français ». Le côté français parait plus attirant, je le choisis donc. La suite se fera dans la douleur des pieds qui sont talés. La fatigue commence à jouer des mauvais tours et il faut rester bien concentré pour ne pas se faire mal dans cette interminable descente.
Plus nous nous rapprochons du Pont du Countet, plus il y a de monde. Finalement nous arrivons à la voiture. Des boissons fraiches nous attendent. Après l’effort, le réconfort ! Direction la maison pour un bon bain :)
lever du soleil
Les photos de la randonnée dans la vallée des Merveilles

One thought on “De la Gordolasque au refuge de Nice en passant par la Vallée des Merveilles

  1. Anne

    Oui, bah les sacs étaient lourds et la dame vilaine et les gravures pas terribles, mais j’ai fait dodo dans la montagne et j’ai vu des grosses bêtes. Donc : J’AIME !!
    Avant d’y retourne,r il faudra que nos petites pattes se reposent…

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